Comment choisir et analyser un CEF ?

Introduction

Les Closed-End Funds (CEF) sont des outils d’investissement cotés en bourse qui permettent d’accéder à des portefeuilles diversifiés de manière active. Leur attrait principal réside dans des rendements souvent supérieurs à la moyenne, grâce à l’effet de levier et à des stratégies spécifiques.

Mais tous les CEF ne se valent pas. Pour éviter les mauvaises surprises et maximiser vos chances de succès, il est essentiel de savoir comment analyser un CEF avant d’investir.
Ce guide détaillé vous présente les critères clés, avec des exemples concrets et des conseils issus de l’expérience des meilleurs investisseurs.

💡 Pour une définition détaillée, consultez notre page Qu’est-ce qu’un CEF ?.


1. Identifier le secteur ou la catégorie du CEF

Le premier critère est de comprendre dans quoi le CEF investit :

  • Obligations municipales US (stabilité, faible volatilité)
  • Actions américaines diversifiées (potentiel de croissance + revenu)
  • Obligations corporate/high yield (rendement élevé mais plus risqué)
  • Marchés internationaux ou émergents (diversification géographique)

Chaque secteur a un profil risque/rendement différent. Un investisseur prudent privilégiera des CEF municipaux ou investment grade, tandis qu’un investisseur plus agressif pourra viser des CEF à haut rendement ou actions internationales.


2. Analyser la performance du fonds et l’évolution de la NAV

La Net Asset Value (NAV) reflète la valeur réelle des actifs du fonds.
Deux éléments sont à examiner :

  • Performance totale : rendements passés (1 an, 3 ans, 5 ans) vs benchmarks
  • Tendance de la NAV : un CEF dont la NAV baisse régulièrement peut cacher un problème de gestion ou de distribution excessive

Une performance passée solide ne garantit pas l’avenir, mais elle peut indiquer une gestion efficace.

Evolution de la NAV d'un CEF
Evolution de la NAV du CEF ETO

3. Comprendre la prime ou la décote sur NAV

Les CEF se négocient souvent au-dessus (prime) ou en dessous (décote) de leur NAV.

  • Une décote peut représenter une opportunité, mais il faut vérifier qu’elle n’est pas justifiée par une mauvaise qualité du fonds.
  • Une prime peut être acceptable si le fonds a un historique exceptionnel.

💡 Astuce : comparer la décote/préprime actuelle à la moyenne sur 5 ans pour identifier les anomalies.

premium - discount sur NAV du CEF ETO
Evolution de la prime ou décote sur la NAV du CEF ETO

4. Examiner le dividende

Le dividende est souvent le principal attrait des CEF, mais il faut aller au-delà du simple rendement affiché :

  • Montant et fréquence : mensuel ou trimestriel
  • Couverture par le Net Investment Income (NII) : idéalement ≥ 100%
  • Type de distribution : revenu net, gains en capital, retour de capital (ROC)

Un dividende financé par un ROC excessif peut mener à l’érosion de la NAV.

Dividende de CEF
Régularité et évolution du dividende du CEF ETO
CEF ROC
Part du ROC dans distribution du dividende du CEF ETO

5. Évaluer le niveau de levier

L’effet de levier augmente les rendements potentiels mais aussi le risque.

  • Levier modéré (< 30%) : plus stable
  • Levier élevé (> 35%) : rendement plus fort, mais volatilité accrue
  • Vérifier la capacité du fonds à gérer le levier lors des marchés baissiers.

6. Considérer les frais

Les frais totaux (expense ratio) incluent la gestion et le coût du levier.

  • Moyenne secteur : 0,8% à 1,5%
  • PIMCO et Nuveen ont souvent des frais élevés, mais leur performance peut les justifier.

💡 Comparer les frais des meilleurs CEF du marché.


7. Qualité de la maison de gestion

Les gérants expérimentés et réputés (PIMCO, BlackRock, Eaton Vance, Nuveen) ont plus de chances de délivrer une performance régulière.

  • Vérifier l’historique des CEF gérés par cette société
  • Évaluer la stabilité de l’équipe de gestion

Certaines maisons de gestion sont réputées pour des secteurs / categories de CEF donnés :

  • PIMCO pour les fonds obligataires
  • Cohen & Steers pour l’immobilier, utilities, preferred
  • Aberdeen Group (ex Tekla) pour la santé
  • Eaton, Liberty, Nuveen pour les actions US, le Nasdaq

8. Autres éléments à surveiller

  • Liquidité : volume d’échanges suffisant pour éviter des spreads élevés
  • Historique de distribution : régularité et ajustements dans le temps
  • Sensibilité aux taux d’intérêt : surtout pour les CEF obligataires

Conclusion

Choisir un CEF est un exercice d’équilibre entre rendement, risque et solidité financière.
Un bon investisseur combinera analyse quantitative (NAV, dividende, décote) et qualitative (qualité du gérant, secteur).
En appliquant cette grille de lecture, vous maximisez vos chances de bâtir un portefeuille de CEF performant et durable.

💡 Après avoir compris comment les analyser, découvrez notre sélection des meilleurs CEF